L étoile tueuse

Cette histoire est mon premier essaie dans le domaine des polars. Je sais qu'il y a encore pas mal de chose à retravailler, mais j'avais envie de vous en mettre un extrait quand même. Et n'hésitez pas à laisser vos commentaires, j'aime savoir quel est votre avis. 

Résumé: Une série de meurtre est perpétré dans une ville d'ordinaire calme. Le même mode opératoire est utilisé à chaque fois, ce qui laisse penser qu'il s'agit d'une seule et même personne. Tandis que dans un autre temps, un écrivain-journaliste apprend à connaître une femme aussi attirante que dangereuse, aussi fascinante que cruelle et découvrira à ses dépens les limites de sa patience. 


 
        L'équipe de police attend sur la berge pendant que la dépanneuse sort la voiture du fleuve. C'est un appelle anonyme qui les as réunis ici si tôt ce matin de novembre, à tout juste 7h30. Au sein de l'équipe les hypothèses vont bon train : « sûrement un type ivre qui a encore raté le virage » ; « ou un de ces jeunes pilotes fou furieux qui faisait une course sauvage à travers la ville » Oui, ces choses là arrivent souvent par ici et on ne s'étonne plus de voir des véhicules sortir du fleuve plusieurs fois par mois. Normalement, on ne mobilise pas tant de personnel pour ces faits, cependant, l'appelle a intrigué les agents de police, la personne riait au téléphone et semblait vraiment s'amuser à décrire les mouvements du fleuve créée par la voiture qui s'y enfonçait. Les trois agents poursuivent leurs théories plus farfelues les unes que les autres quand la voix du chef, monsieur Parker, résonne :
  • Trêve de bavardage ! Au boulot !
Conrad Parker est un homme d'une cinquantaine d'années, les cheveux poivres et sels, de taille moyenne, des yeux bleus qui semblent parfois transpercer les suspects lors des interrogatoires. C'est un homme assez discret sur sa vie personnel, mais redoutable dans son travail.
Le véhicule est enfin sur la terre ferme, l'ouverture des portes fini d'évacuer l'eau ce qui permet d'accéder au corps toujours à l'intérieur. Tara est la première à s'avancer pour prendre des photos de la voiture, intérieur, extérieur, puis de l'homme assit au volant.
Tara O'Brian, jeune écossaise de 27 ans fait partie de l'équipe depuis trois ans, elle est l'heureuse maman d'un petit garçon de 4 ans, dont le père a fuit juste avant la naissance. Elle est autant dévouée à son rôle de policier qu'à celui de mère.
Les premiers constats mettent en lumière qu'un bâton a été calé sur la pédale d'accélérateur et qu'il s'agit donc nullement d'un accident. Pendant ce temps Léonard Hawkins, dit « Léo » prend des notes sur l'emplacement de chaque chose, de chaque détail qui peut être utile à l'enquête.
Léo est celui qui a le plus d'ancienneté au sein de l'équipe, cela fait maintenant 6 ans qu'il travail sous les ordres de Conrad, depuis l'âge de 28 ans. Il est aussi le plus grand avec ses 1m95, il dépasse tout le monde et ne cesse d'en jouer pour les taquiner. Il adore faire des blagues et ennuyer ses collègues, tout en étant irréprochable dans son métier et toujours présent si quelqu'un en a besoin.
Le troisième membre de l'équipe est Lilian Amadou, qui se charge de prendre les témoignages des quelques badaud attroupés derrière le ruban de sécurité délimitant la scène de crime, mais bien sûr personne n'a quoi que ce soit d’intéressant à lui dire. Aucun d'eux n'a ni vu ni entendu un quelconque bruit ou un détail suspect.
Lilian Radja est le dernier arrivé dans l'équipe, il y a un an tout juste. Ses parents, tous deux originaires de l'Inde, lui ont donné la vie ici en 1984, il fêtera donc bientôt ses 30 ans et fait tout pour que Léo ne l'apprenne pas, craignant qu'il lui fasse une mauvaise farce. Léo l'a déjà chambré pendant des mois quand il a apprit qu'il aime écrire de la poésie et en faire des lectures à ses heures perdues, alors il sait de quoi son collègue est capable.
Tous les trois se réunissent autour de leur chef, attendant le premier diagnostique du médecin légiste, qui n'est autre que Ben Parker le petit frère de Conrad.
Âgé de 27 ans, comme Tara, et secrètement amoureux d'elle. C'est quelqu'un de passionné, qui adore la vie et son travail, qui est toujours très sûr de lui et aime glisser une ou deux blagues dans ses explications, qui pourtant se met à bafouiller comme un enfant amoureux lorsqu'il est en face de sa belle.
  • Ben, tu as quelque chose à me donner ? demande Conrad.
  • Il est mort, dit-il à son frère avec le plus grand sérieux.
Conrad Parker, qui apprécie très peu l'humour sur une scène de crime, reste de marbre. Ben fini par baisser les yeux et reprendre :
  • Pour le moment je ne peux pas te dire s'il était déjà mort avant que la voiture plonge dans le fleuve. Il a toujours sa ceinture de sécurité, mais l'airbag ne c'est pas déclenché.
  • Ça je le vois. Quoi d'autres ?
  • Deux choses intéressantes. Quand j'ai voulu prendre la température de son foie pour l'heure de la mort j'ai découvert ça.
Ouvrant entièrement la chemise de l'homme il montre à son frère l'étoile scarifié sur le torse de l'inconnu.
  • Et ceci.
Cette fois c'est la bouche du mort qu'il ouvre en précisant que sa langue ne s'y trouve plus. 
Chapitre 1.


Le magnétophone posé sur la table j'attends qu'elle me dise quelque chose. Je me suis présenté : Jeremiah Jones du journal « Le découvreur », on m'envoie pour écrire votre biographie. Elle n'a pas dit un mot, elle s'est contentée de hocher la tête. Loin de m'effrayer cette femme m'attire. Elle est vraiment belle, on se laisse hypnotiser facilement par son charme, il est comme un aimant. Ses grands yeux bleus qui semblent à la fois vous glacer le sang et vous supplier de lui sourire, ses longs cheveux bruns aussi bouclés que les miens tombant délicatement jusqu'à ses hanches. Elle apparaît si fragile, tel une enfant qu'on désirerait protéger. Et si je ne savais pas autant de chose sur ses agissements durant l'année dernière je me laisserais probablement envoûter. C'est la première fois que j'écris la biographie de quelqu'un, cependant mon patron pense que ça peut m'aider à lancer ma carrière qui ne décolle pas vraiment. Il faut préciser que je n'ai que 25 ans et que je débute dans le milieu du journalisme. Encore une fois mon regard se pose sur Lily Tompson qui parcourt la pièce des yeux. Lorsqu'on la voit il est impossible d'imaginer qu'elle est put faire cela. Comme elle ne semble pas avoir très envie de me parler, je me lance une nouvelle fois en lui parlant de moi. Expliquant que je ne souhaite pas qu'elle me raconte ce que je sais déjà, la raison qui a poussé mon patron a m'envoyer ici, mais qu'elle n'a qu'à me dire ce qu'elle désire, tout ce qui lui passe par la tête. Elle me fixe de son regard hypnotique et j'ai l'impression qu'on m'enchaîne à ma chaise, j'ai la sensation de ne plus pouvoir bouger. Puis elle sourit. L'obscurité disparaît. Je me détends, m'efforçant de ne pas lui montrer l'emprise qu'elle a sur moi. Ce qui reste compliqué lorsqu'elle me lance :
  • As-tu une petite amie, Jeremiah ?
  • Je suis là pour écrire sur vous et non pour vous raconter ma vie, répondis-je en tentant de ne pas avoir l'air déstabilisé.
  • Je dois tout te raconter de moi, alors tu dois tout me dire sur toi. Ainsi nous serons à égalité, autant « à nus » l'un que l'autre.
  • Ce n'était pas le contrat. Vous avez acceptée qu'on écrive une biographie sur votre vie sans aucune condition, sans aucune contrepartie.
  • Si ça ne te plaît pas tu es libre de partir. Pas comme moi, rit-elle.
J'ai pas vraiment le choix, il faut que j'accepte le deal puisque mon patron m'a fait comprendre qu'au moindre problème je serais viré. Cependant, ne voulant pas lui montrer que je cède facilement je prends tout mon temps pour lui répondre. Donc, après un interminable moment de silence je me rassois en face d'elle en acceptant :
  • D'accord, une question pour une confidence.
  • Parfait, sourit-elle. Et ne t'avise pas de me mentir. Je le sens, et tu sais ce que je suis capable de faire aux hommes qui me trahissent, ajoute-t-elle avec son regard effroyable.
Une nouvelle fois je me sens déstabilisé, hypnotisé, incapable de faire un mouvement. Après avoir reprit mes esprits j'avance une main vers le magnétophone, demandant à Lily :
  • Pouvons-nous commencer ?
  • Tu n'as pas répondu à ma question, Jeremiah.
De toute évidence elle ne laissera pas tomber et je ne suis pas réellement en mesure de tout négocier avec cette femme. Elle est du genre cruel en affaire. Mal à l'aise je tire sur mes boucles brunes en répondant :
  • Très bien. J'ai quelqu'un.
  • Elle est jolie, j'en suis sur. Tu vas l'épouser ?
  • C'est à votre tour Lily. Racontez-moi votre histoire. Comment tout ceci a commencé ?
  • Beaucoup de gens écrivent un livre après avoir vécu un événement traumatisant. Mais encore plus de personnes encaissent les coups sans rien dire durant des années, et ces gens là on ne les plaint pas, on ne les considère pas comme des héros pour avoir survécu a plusieurs tragédies. Alors que ceux qui en parle, ceux qui le raconte sont des survivants, plein de courage. C'est ridicule !
  • Chacun réagit à sa façon face aux épreuves que la vie impose. Et croyez-moi, personne n'aurait agit comme vous.
Elle se met à rire, me fusillant du regard, m'intimidant encore. Je m'efforce de garder contenance, me répétant intérieurement de faire attention à mes propos avant de me faire arracher la tête par cette femme aussi belle que cruelle.
  • Vous avez donc vécue des événements épouvantables. Si vous m'expliquiez ce qui est arrivé pour que le monde comprenne.
  • Pense-tu vraiment qu'une autre personne sur cette terre puisse comprendre mes actes ? demande-t-elle soudain aussi fragile qu'une enfant soucieuse de l'opinion des autres.
N'ayant pas réellement de réponse à lui fournir je me contente de l'inciter à poursuivre, à entrer dans le détail. Après un instant de silence à fixer le vide, elle commence à avouer :
  • Je n'ai jamais voulue croire au destin, croire que notre vie est déjà toute tracée avant même notre venue au monde. Je ne peux pas croire que quelqu'un décide que telle personne aura une belle vie et que telle personne n'aura que des ennuis. Que certaines personnes sont condamnées à surmonter des centaines d'obstacles et d'autres non. Pourtant, je n'ai rien demandé moi. Et dès le premier jour il m'a fallu lutter pour ma place dans ce monde.
Elle s'arrête, de nouveau son air cruel me transperce, me foudroyant de son regard azur.
  • Je parie que ça t'amuse ! Toi tu as une belle vie, papa a toujours été là pour son fils unique, il a toujours ouvert les portes avant son passage. Et si tu es là aujourd'hui ce n'est pas par obligation, n'est-ce pas ?
  • Vous vous trompez à mon sujet.
  • Menteur ! hurle-t-elle. Je ne t'ai pas choisie par hasard Jeremiah Jones ! Tu es tout le contraire de moi. Toi avec ton enfance parfaite, tes parents aimants, tes grandes études.
  • Le deuil, le suicide, la tristesse et les galères. Vous ne me connaissez pas mademoiselle Tompson. Je ne vous juge pas alors je vous serais reconnaissant d'en faire autant, dis-je en me levant pour partir.
  • Assieds-toi ! lance-t-elle comme un ordre. C'est moi qui décide quand tu pars.
  • Non. Je ne travaille pas avec une personne qui croit tout savoir sur les autres, qui ne montre aucune compassion, aucun remord à blesser les gens.
  • Tu crois que je peux regretter ce que j'ai fais ? rit-elle.
  • Je ne parle pas de vos actes passés. Je parle de qui vous êtes en réalité, de votre vraie personnalité, celle que je voulais faire découvrir au monde à travers ce livre. Je pensais vous aider, mais comme vous ne le voulez pas, je m'en vais.
Elle se met dans une rage folle, hurlant que je ne peux pas lui tourner le dos, que personne n'a le droit de la laisser tomber sans en payer les conséquences. Heureusement pour moi qu'elle est entravée et qu'elle ne risque pas de me suivre et de me retrouver. Elle fout vraiment les jetons cette femme. Aussi belle qu'effrayante. Quoi que... plus effrayante que jolie en fait. Je sors enfin d'ici, respirant profondément. C'est n'importe quoi, je n'aurais jamais dus accepter de faire cette biographie. Une fois dans la voiture je range le magnétophone, me demandant comment je vais bien pouvoir expliquer ça à mon patron que je ne veux pas continuer tout en gardant mon poste. En arrivant dans les bureaux du journal un grand nombre de mes collègues m'interroge sur mon entretien de cette après-midi, me félicitant d'en être revenu vivant. Ils ignorent à quel point j'en suis également satisfait. Je laisse mes affaires sur mon bureau avant de me diriger vers celui du chef, prenant une grande inspiration avant de frapper à la porte. Big Bob m'invite à entrer et, comme les autres, me demande :
  • Alors ce premier contact avec mademoiselle Tompson, comment ça s'est passé ?
  • Heu, Bob, comment t'expliquer... J'veux pas poursuivre.
  • Elle t’a fichu la trouille, rit-il en faisant trembler son double menton.
  • Cette gonzesse est folle alliée !
  • Évidement qu'elle l'est, Jeremiah ! Pourquoi tu crois qu'on l'a mise là où elle est.
  • Non, mais t'as pas idée, Bob. Je préfère arrêter avant que ça n'aille trop loin.
  • Ce n'était pas le contrat Jeremiah, dit-il de sa voix rauque en grattant son énorme ventre. Si tu abandonne, tu es viré !
  • Attends Bob, je peux faire un super article avec ce que je sais. Il n'y aura juste pas de biographie.
  • Il n'y a aucun compromit possible Jeremiah. Tu n'as pas le choix. Tu as vraiment envie de perdre ton job alors que ta femme est enceinte ?
  • Bien sûr que non, tu le sais bien.
  • Alors ne fais pas ta chiffe-molle et va jusqu'au bout.
  • Non, je ne pourrais pas.
  • Mais bon dieu qu'est-ce qui cloche chez toi ? cri-t-il en levant son gros postérieur de son fauteuil en cuir noir. C'est la chance de ta vie ! Cette nana est cinglée, c'est vrai, tu sais parfaitement ce qu'elle a fait, alors où est le problème ?
  • Ce n'est pas ce qu'elle a fait, mais plutôt ce qu'elle veut que je fasse que je n'accepte pas. Donc, je pose les conditions, tu te contente de l'article et tu trouve quelqu'un d'autre pour faire la bio.
  • Tu as signé un contrat et ça n'en était pas les clauses. Alors prends tes affaires et vas-t'en.
  • Bob...
  • Non ! Tu es viré Jeremiah !
Les yeux écarquillés comme si je venais de me prendre un coup de poing dans l'estomac il me faut quelques secondes avant d'arriver à sortir du bureau. Bien sûr tout le monde m'observe puisqu'ils ont tous entendu les cris de Big Bob. Je récupère une boite pour rassembler mes affaires et débarrasse mon bureau. Personne ne me retient. Cela faisait trois ans que je travaillais ici et personne ne s'interpose, personne ne tient tête à Big Bob. Énervé je jette le carton à l'arrière de ma Ford Zodiac, sans même faire attention de ne pas rayer la banquette en cuir beige puis rentre chez moi pour affronter, cette fois, ma compagne. Je me doute bien que personne ne peut vraiment comprendre pourquoi je préfère tout arrêter puisqu'ils n'ont pas rencontrer cette dingue. Tout ce que je souhaite c'est oublier cette histoire de fous. La voiture de Maya est dans l'allée du garage, bien entendu elle est déjà rentrée, il est presque 19h00 et elle fini son travail à 17h30. Je passe la porte, n'ayant aucune envie de discuter. Elle appelle :
  • JJ tu es rentré, chéri !
  • Oui.
Arrivant à ma rencontre elle s'étonne :
  • C'est quoi ce carton !
  • Les affaires de mon bureau au journal.
  • Pardon. Big Bob t'as renvoyé !
  • Oui.
  • Pour quelle raison ? C'est à cause de cet entretien que tu avais cette après-midi.
  • Oui. J'ai refusé de continuer et il m'a viré. C'était les clauses du contrat. Tout est fini. On en parle plus.
  • Bien sûr qu'on va en parler JJ. Tu viens de perdre ton emploi et je veux savoir pourquoi. Tu étais si enthousiaste à l'idée de faire ce livre.
  • C'était avant de me rendre compte qu'il n'y a rien à récupérer chez cette femme.
Je monte à l'étage, espérant couper court à la discussion. Pourtant elle me suit, insistant pour avoir des détails, la raison de mon changement de point de vue. S'asseyant sur notre lit pendant que je fais semblant de trier les affaires du carton, elle poursuit :
  • Est-ce qu'elle t’a menacé, chéri ?
  • Pas exactement. Elle n'acceptait de se livrer qu'à une condition.
  • Laquelle ?
  • Que je me livre également. Un aveu contre une confidence sur ma vie.
  • Et alors. Tu n'as qu'à lui mentir.
Je ris brièvement, amer. Mes problèmes semblent parfois si simples à résoudre de son point de vue. Je passe ma main dans mes cheveux, tirant sur mes boucles j'explique :
  • Tu ne comprends pas, Maya. Que je lui mente ou que je lui dise la vérité ne change rien, c'est elle qui décide de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas. Elle croit tout savoir sur moi et n'accepte pas que je la contredise. Je ne mettrais pas nos vies en danger pour un maudit bouquin sur une vieille folle.
  • Cette femme t’a complètement déstabilisé, chéri, murmure-t-elle en posant tendrement sa main sur mon épaule.
  • C'est un véritable monstre, Maya. Bien au-delà de ce qu'elle a fait par le passé.
  • Je ne t'ai jamais vue dans cet état JJ. Même pas quand tu m'as parlé de Tommy.
  • Laisse Tommy là où il est, s'il te plaît. Je retrouverais un autre boulot rapidement, ne t'inquiète pas.
  • C'est pour toi que je m'inquiète. Et puis... tu n'as pas peur de décevoir ton père.
  • Il comprendra. Et dans le cas contraire tant pis. Quant à moi, ça va. Je ne veux plus entendre parler de cette femme à présent.
  • Bien. Si tu veux dîner le repas est presque prêt, ajoute-t-elle avant de sortir de la pièce.
Quelques jours plus tard, le vendredi 11 avril 2014, alors que nous nous apprêtons à passer à table, Maya me prévient qu'Alan, un ami et collègue du journal, me demande à la porte.
  • Salut ! Lance-je plus qu'étonné de le voir ici.
  • Salut JJ, tu aurais cinq minutes pour discuter ?
  • Oui, entre.
  • Non, Maya m'a dit que vous alliez dîner, je ne veux pas vous déranger.
  • Viens manger avec nous. Personne ne t'attend à par ton chat, ris-je, il ne te fera pas une scène si tu rentre un peu tard.
Alan se met à rire et fini par accepter la proposition. Durant tout le repas il évite soigneusement le sujet de sa visite, ne voulant pas en parler devant Maya. Cependant, lorsque nous passons au salon, plus tard, et qu'il précise que c'est Big Bob qui l'envoi je demande à Maya de rester en notre compagnie.
  • T'es quand même au courant qu'il m'a viré mardi soir ?
  • Oui, comme tout le monde au journal. Il paraît qu'on l'a entendu crier jusque dans les archives en sous-sol.
  • Et on peut savoir ce qu'il veut.
  • Que tu reprennes ton travail.
  • Pourquoi il aurait changé d'avis ? questionne-je méfiant.
  • D'abord, si tu acceptes il t’offre une promotion de rédacteur en chef, avec augmentation de salaire bien sûr.
  • Tu parles du poste qu'il me refuse depuis un an ? Celui pour lequel je n'ai pas la carrure d'après lui.
  • Tout à fait.
  • C'est quoi le piège ? Il était ivre ?
  • Désespéré plutôt.
  • Et depuis quand je suis devenu l'employé irremplaçable ?
Alan hésite, il regarde Maya, puis avoue :
  • Trois de nos collègues sont allés rendre visite à Lily Tompson et elle n'accepte personne d'autre, elle ne veut que toi. Enfin... elle n'accepte de faire cette bio qu'avec toi.
  • Donc c'est ça le piège. Il me file le poste qu'à la condition que je retourne voir cette folle.
  • Apparemment, souffle-t-il.
  • Ce gros tas ne pense vraiment qu'à lui ! m'énerve-je. Il sait parfaitement manipuler les gens, les appâter pour mieux se servir d'eux.
  • JJ je ne sais pas pourquoi tu as décidé d'arrêter, mais réfléchi, ça peut être une super opportunité, et elle ne se représentera pas de si tôt. De toute façon, il te laisse jusqu'à lundi matin pour réfléchir. Si tu acceptes il t'attend dans son bureau à 8h00.
Alan n'a pas trop à s’inquiéter pour son poste lui, il est le bras droit de Big Bob et ce dernier sait que sans Alan il ne serait rien. Sauf que je ne tiens pas à lui donner une quelconque emprise sur moi, lui devoir ce que je suis, qu'il me rappelle tous les jours que si je suis ici c'est grâce à lui.
  • Il faut que j'y réfléchisse, Alan. J'ai passé un entretien hier avec « la Gazette des news » et ils m'ont fait une bonne proposition aussi.
  • Je n'en doute pas, il paraît que les employés y sont beaucoup mieux traités et mieux couvert que nous le sommes au « Découvreur. » Mais attend, il y a autre chose. J'ai failli oublier le plus intéressant.
Ouvrant sa mallette il précise :
  • En gage d'excuse pour ton renvoi et... sans doute t'amadouer un peu plus pour être sûr que tu reviennes, il t’offre un chèque de 15000 euros.
  • 15... 15000 euros ! s'exclame Maya.
  • Il est pour vous si JJ reviens bosser.
Regardant ma compagne une minute je comprends ce qu'elle a en tête. C'est pourquoi je réponds :
  • C'est beaucoup d'argent, c'est certain, mais je préfère quand même y réfléchir.
  • Ok, très bien. Discutez-en tous les deux en tâchant de faire vite et prend une décision.
Après son départ je m'attends à ce que Maya veuille poursuivre la conversation. Alors que non. Toutes les pièces sont plongées dans le noir tandis qu'elle patiente au pied de l'escalier. En me voyant revenir elle sourit, tend la main vers moi en disant :
  • Allons nous coucher, il est tard.
Ce n'est que le dimanche soir, en me voyant une fois de plus observer le bout de papier trônant toujours sur la table basse que le sujet est relancé. S'asseyant près de moi elle commence :
  • Si je peux te donner mon avis JJ, tu devrais accepter la proposition de Bob.
Je ne dis rien, l'écoutant poursuivre :
  • Rédacteur en chef c'est le poste que tu désirs depuis toujours. À la « Gazette des news » ce n'est pas le job qu'il te propose. En plus, tu auras un meilleur salaire, ce qui nous aidera considérablement pour les traites de la maison. Et ton père sera si fier de toi, c'est la situation qu'il rêve pour toi, tu le sais.
  • Que trop bien, oui. Mais je ne vis plus que pour mon père.
  • Je sais, chéri, je le sais bien. Et justement, dans un peu plus de quatre mois nous serons trois, ajoute-t-elle en posant ma mère sur son ventre rond, et ce chèque pourrait nous être vraiment utile. Nous ne manquons pas d'argent et il ne nous manque que très peu d'affaires pour son arrivée. Cependant, nous pourrions le mettre de coté pour lui, pour ses études, ou en cas de problème.
  • Je connais tes inquiétudes, Maya...
  • Oui, je sais, me coupe-t-elle. Mais je ne cherche pas à t'influencer. Je te donne mon point de vue seulement. La décision finale n'appartient qu'à toi. Et même si tu le sais déjà, sache que je t'aime et que j'ai toute confiance en toi. Je sais que tu feras ce qui est le mieux. Et si c'est accepter le poste de simple reporter à la « Gazette de news » alors je te suivrais.
  • Maya, mon amour, murmure-je en prenant ses mains, tout ce que je veux c'est que toi et le petit Tristan soyez en sécurité.
  • Cette femme ne peut rien nous faire JJ. Elle est enfermée maintenant et sous bonne garde.
  • Il y a quand même quelque chose chez elle qui me pousse à me méfier. Quand j'étais là-bas c'était comme si tout mon être me disait de fuir. Je suis sûr qu'elle peut encore faire du mal même de là où elle est.
  • C'est toi qui vois, chéri, fini-t-elle en déposant un baiser sur mon front avant de s'éloigner.
Lundi 14 avril, 8h00 du matin, dans le bureau de Big Bob. Assit dans son énorme fauteuil en cuir il me propose un cigare que je refuse, et après avoir allumé le sien, il se lance :
  • Je suis content que tu ais accepté ma proposition, Jeremiah.
  • Je n'ai pas tout à fait dis oui, en vérité.
  • Ah bon ! s'étonne-t-il en tentant de ne pas s'énerver.
Ses gros doigts crispés sur les accoudoirs du fauteuil, le cigare dans la bouche il marmonne :
  • Qu'est-ce qu'il te faut de plus nom de Dieu !
  • Juste deux petites choses à ajouter dans le contrat.
Presque étouffé par son cigare il le pose dans le cendrier en demandant lesquelles :
  • Le contrat me donnant le poste de rédacteur en chef prend effet immédiatement. Je récupère le job et le bureau.
  • Pierre n'est pas encore au courant pour notre arrangement.
  • Je m'en fous ! Ça fait un an qu'Andy est parti à la retraire et un an que Pierre fait connerie sur connerie que chacun des employés doit rattraper avant l'impression. Il a jusqu'à midi pour dégager. Et, deuxième condition, il est hors de question que je fasse des heures de dingue comme ces trois dernières années. Maya accouche dans quatre mois, je ne pose pas de congé à condition que je ne finisse pas plus tard que 20h00 en semaine, et 17h00 le vendredi puisque je ne travail pas les week-ends. Et ça, si tu veux, ne prendra effet qu'à la naissance de mon fils.
Mâchonnant le bout de son cigare, agacé, il n'apprécie pas qu'on lui tienne tête. Je patiente quelques minutes, le laissant me dévisager comme s'il me voyait pour la première. Puis il crie :
  • Caroline !
  • Oui, monsieur, lance une petite voix frêle derrière moi.
La secrétaire particulière de Big Bob, qu'il traite comme une esclave, et elle se laisse faire, ayant trop peur de lui pour le contrarier.
  • Avez-vous entendus les demandes de Jones ?
  • Oui monsieur.
  • Alors ajoutez-les et sortez le contrat en deux exemplaires, sur le champ !
  • Oui monsieur.
Elle retourne dans son bureau, de l'autre coté de la porte ouverte, tremblante, la tête rentré dans les épaules.
  • Belle petite poule, n'est-ce pas, me dit Big Bob avec un sourire à la fois pervers et répugnant.
Caroline à tout juste l'âge du fils aîné de Big Bob, elle pourrait être sa fille et lui ne pense qu'à la tripoter. Ici tout le monde a déjà essayé, au moins une fois, de l'aider à fuir Big Bob, mais elle refuse de partir. Comme je ne lui réponds pas, il ajoute :
  • Bon Jeremiah, tu as posé tes conditions que j'ai entièrement respecté, alors à moi de poser les miennes. Tu retournes voir madame la folle alliée Tompson dès cette après-midi. À partir de demain tu choisis ou le matin ou l'après-midi pour y aller et le reste de la journée du fait ton boulot de rédacteur, c'est clair ! Tu as six mois pour pondre cette bio, ok. Je n'ai pas besoin de te rappeler à quel point c'est important pour le journal. Tu me feras aussi un article par mois sur l'avancer des choses pour garder le lecteur en haleine.
  • Très bien.
  • Parfait ! s'exclame-t-il en grattant son gros ventre. Signe-moi ce contrat et au boulot !
Je prends le temps de vérifier que toutes les clauses sont notées et respectés dans le détail avant de le signer. En récupérant celui qu'il doit garder Big Bob précise :
  • Tu récupère bien toutes tes affaires dans ton bureau, tu monte prendre ta place à la rédac' et tu m’envoie Pierre.
Me voyant vider mon bureau, Alan s'inquiète :
  • Tu as choisi de partir, JJ.
  • Non, j'ai accepté. Je prends la place de Pierre immédiatement.
  • Génial ! On prend un verre ce soir pour fêter ça ?
  • Avec plaisir.
N'ayant pas vraiment le temps de m'attarder je prends mes nouvelles fonctions et m'organise au mieux pour que tout roule avant que je parte retrouver Lily Tompson.
  • Ah Jeremiah, enfin tu es de retour ! s'exclame-t-elle avec un large sourire lorsque je rentre dans la pièce. J'en conclus que tu as reprit ton emploi, c'est bien.
Sans tenir compte de ses commentaires je me prépare, déposant au centre de la table le magnétophone tout en gardant à porter de main un bloc note et un stylo. Mettant l'appareil en route je dis à mon interlocutrice :
  • Pouvons-nous nous mettre au travail mademoiselle Tompson ?
Gardant le silence elle se contente de me lancer un sourire carnassier en guise de réponse. Je ne me laisserais pas déstabiliser, pas cette fois.

Chapitre 2.


De retour dans les locaux de la police toute l'équipe se met au travail pour découvrir l'identité du mort et ce qui s'est vraiment passé durant cette nuit du 14 novembre 2012. Tara, Léo et Lilian sont plongés dans leurs recherches débuté grâce aux quelques indices relevés sur la scène de crime. Seul le bruit des téléphones qu'on raccroche et des touches enfoncés sur le clavier des ordinateurs résonne entre leurs bureaux respectifs. En bas, en salle d'autopsie, du rock en fond sonore, Ben commence à découper le cadavre pour connaître la cause de sa mort.
  • Ça y est, j'ai le nom de notre cadavre. Il s'appelle William Pritchard, il vit dans L street, dit Lilian aux deux autres.
Juste à ce moment Conrad Parker revient de l'autopsie en leur précisant :
  • Il n'est pas mort noyé, mais empoisonné. On n'en connaît pas encore la substance exacte pour le moment. Tara, Léo, vous allez à son domicile. Lilian, je veux tout savoir sur cet homme. Il faut qu'on sache qui lui en voulait et pourquoi il a fini de cette façon.
  • Oui chef ! répondent les trois agents d'une même voix.
Durant le trajet Léonard questionne :
  • Au fait, on sait s'il y a une madame Pritchard ?
  • Apparemment pas. D'après Lilian il était célibataire, dit-elle en lisant le message de son collègue sur son téléphone portable.
  • Qu'est-ce qu'il a découvert d'autre ?
  • Hum, qu'il était avocat, depuis un an seulement, il a pas dus avoir le temps de se faire des ennemis dans son boulot, mais il faudra quand même vérifier.
Arrivée au domicile de monsieur Pritchard, Tara force la serrure de l'entrée puisque tout est verrouillé et que c'est sa spécialité. Une fois à l'intérieur elle s'exclame :
  • Et bien, il a pas dut voir une femme depuis longtemps. En tout cas pas chez lui ! Quel bazar !
  • L'appartement d'un célibataire, ironise Léonard.
Ils commencent à fouiller, recherchant de nouveaux indices dans cet amas de vêtements, de magazines et de vaisselles sales. Depuis la cuisine Léonard lance :
  • Il avait un rendez-vous hier soir : « 20h00 chez Gino. Samantha pull rose. »
  • Une femme qu'il ne connaissait pas de toute évidence.
  • Peut-être une veuve noire, poursuit-il en la rejoignant au salon. Une beauté fatale et cruelle.
  • Tout à fait ton genre de femme : une folle alliée.
À l'instant où Léonard s'apprête à répliquer le portable de Tara sonne.
  • Oui, Lilian. Il y a du nouveau ?
  • La scientifique a appelé pour dire que le poison est de l'arsenic. Conrad veut que vous fassiez des prélèvements dans la nourriture pour voir de quelle manière et avec quoi on l'empoisonnait.
  • Très bien, on s'en occupe.
Le message transmit ils s’attellent à la tâche, cependant Léonard ne peut pas s'empêcher de revenir sur la remarque de sa collègue.
  • Pour ton information je ne suis sortie qu'une fois avec une folle. Elle te ressemblait étrangement, d'ailleurs, rit-il.
Tara observe Léonard les sourcils froncés, puis poursuit ses recherches sans faire d'autres commentaires, ne voulant pas inciter Léonard à trouver d'autres blagues. Après avoir fini l'inspection de l'appartement de Pritchard, Tara O'Brian et Léonard Hawkins font le tour du voisinage pour recueillir quelques informations sur la vie de cet homme et tous s'accordent sur la même chose : c'était un homme discret, célibataire, sans enfant, il ne faisait pas de vague. Ce qui n'aide pas les agents à avancer dans ce début d'enquête. Après être repassé par les bureaux de la police déposer les échantillons de nourriture prélever chez la victime, Tara repart avec Lilian pour rendre visite à Gino et peut-être découvrir qui accompagnait monsieur Pritchard, tandis que Conrad et Léonard se rendent au cabinet d'avocat où il travaillait. Lilian informe sa collègue des dernières découvertes de Ben :
  • Il a dit que sa langue a été tranchée après sa mort, tout comme l'étoile sur son torse, post-mortem également. Il était déjà mort avant même que la voiture touche l'eau, et il pense qu'il a prit la dose de poison en une seule fois, probablement lors de son dernier repas.
  • J'espère que ce n'est pas Gino qui l'a empoisonné. Si on doit fermer son restaurant Kilian ne me le pardonnera jamais, il adore venir ici.
  • Comment va la Terreur ?
  • Il va très bien. Sa maîtresse trouve qu'il est un peu turbulent, mais à son âge c'est normal. Je m'inquiète beaucoup plus pour le fait qu'il commence à demander où est son père.
  • Qu'est-ce que tu lui as dis ?
  • Pour le moment, rien. J'ai toujours changé de sujet. Ma sœur, Dorinda, dit que je n'ai qu'à lui expliquer que son père est mort, mais je ne suis pas d'accord. Si un jour, Stephen revient et décide de voir son fils, je ne veux pas que Kilian me reproche de lui avoir menti.
  • J'suis sûr que tu trouveras quoi lui dire. Même si je ne te connais pas depuis longtemps je sais que tu es une bonne mère et que tu feras toujours ce qui est le mieux pour ton fils.
  • Merci Lilian.
  • Pas de quoi. On est arrivé.
Accompagné de l'équipe scientifique les deux agents entre dans le restaurant, présentant le mandat à Gino, leur permettant de prélever des échantillons de nourriture pour leur enquête. Puis il le questionne sur monsieur Pritchard et la personne qui l'accompagnait hier soir. Par chance, Gino connaît bien monsieur Pritchard, il précise :
  • William est un habitué, si je peux dire, il vient ici à chaque fois qu'il rencontre une nouvelle femme. Celle qui l'accompagnait hier soir c'était la première fois que je la voyais.
  • Vous pouvez nous la décrire ? demande Lilian.
  • Je peux faire mieux, je peux vous la dessiner.
  • Vous verrez avec le dessinateur pour faire son portrait robot, mais d'abord si vous pouviez nous la décrire un peu.
  • Une très jolie femme, grande, mince, les cheveux roux assez long, comme toi Tara, de jolis yeux bleus bien maquillés.
  • Tu n'as pas son nom par hasard ? le questionne Tara.
  • Non, bella ragazza, William ne m'a rien dit, juste qu'elle s'appelle Samantha.
  • Oui, si c'est bien son prénom, ajoute Lilian.
  • Ah ça je ne peux pas vous le dire. Je ne sais même pas si lui en était sûr.
Ils questionnent encore Gino sur William Pritchard, n'apprenant rien de plus sur lui que ce que ses voisins leur ont déjà dit, et il ne semble pas avoir d'ennemis, pas d'après Gino en tout cas. La scientifique ayant fini tous les prélèvements, même dans les poubelles de la pizzeria, l'équipe repart et le patron du restaurant promet de passer l'après-midi même pour faire le portrait robot de la jeune femme. Pendant ce temps, du coté de Conrad et Léonard. C'est monsieur Doyle qui accueille les agents de police, c'est à lui qu'appartient le cabinet d'avocat où travaillait Pritchard. Il les conduit dans le bureau du défunt en expliquant :
  • Il y a tout juste plus d'un an que William est parmi nous. Il a traité cinq affaires, trois gagnées, deux perdus.
  • Il nous faudra les dossiers, dit Conrad.
  • Sa secrétaire vous les fera parvenir dans la journée.
  • Est-ce qu'il s'est passé quelque chose d'inhabituelle lorsqu'il a perdu les deux procès ? interroge Léo.
  • Vous voulez dire est-ce que les clients se sont retournés contre lui ?
  • C'est ça. Est-ce qu'on l'a menacé ou causé d'autres ennuies ?
  • Vous savez on traite principalement les divorces ici, les gens se battent surtout entre eux, pas vraiment contre nous.
  • Il n'a eu aucun problème ? questionne Conrad intrigué.
Lui qui a divorcé deux fois, dont la dernière il y a six mois, sait très bien que ça se passe rarement dans la joie et la bonne humeur et qu'il arrive qu'on trouve que l'avocat ne nous a pas suffisamment bien défendu ou pas comme on l'aurait voulu, donc que l'on peut avoir des mots déplacés sous le coup de la colère. Conrad lui même avait traité son avocat d'incompétent à la sortie du procès lors de son premier divorce puisque celui-ci n'avait strictement rien dit quand son épouse expliquait au juge que Conrad serait un mauvais père pour Arthur et Andrew puisqu'il faisait passer son travail avant sa famille. À cause de ce type, depuis rayé du barreau, Conrad n'a plus jamais revu ses fils que leur mère a emmenés avec elle à l'autre bout du monde. Conrad avait beau être un policier respecté et décoré à plusieurs reprises pour actes de bravoure cela n'a pas penché en sa faveur bien au contraire. Monsieur Doyle hausse les épaules, Léonard commence à perdre patience.
  • De toute façon on interrogera tout le monde. Si vous pouviez nous faire gagner un peu de temps en nous donnant le nom d'une personne par laquelle commencer on apprécierait.
  • Faites votre travail, messieurs, je n'ai rien de plus à vous dire.
Puis il sort du bureau quand Léonard lance :
  • On se reverra !
Et en sortant du bâtiment il poursuit pour son collègue et supérieur :
  • Qu'est-ce que tu en penses, Chef ? Il nous cache quelque chose ce type ou il ne supporte pas d'avoir affaire à la police.
  • Je déteste les avocats, bougonne-t-il. Et je les trouve tous suspects. Aucun d'eux ne semblent affecté par la mort de Pritchard, ni même le connaître alors qu'il travaillait avec eux depuis plus d'un an.
Juste avant que les agents ne montent en voiture un homme arrive en courant et en criant :
  • Attendez, s'il vous plaît ! Attendez !
  • Qu'est-ce qu'il y a ?
  • J'ai quelque chose... qui pourrait... vous... intéresser... tente-t-il d'expliquer complètement essoufflé.
  • Respirer, on ne comprend rien.
L'homme en costume sombre prend une profonde inspiration avant de leur dire :
  • Je m'appelle Antoine Vargas, je n'étais pas un ami de William, je dirais même que nous n'avions rien en commun. Il était prétentieux et draguait constamment les femmes, toutes les femmes qui passaient à porter de vue. C'était extrêmement agaçant et absolument déplacé. Il lançait toujours ces phrases ridicules : « hey jolie poupée tu viens prendre un verre » ; ou « bonjour beauté, tu viens de faire chavirer mon cœur. »
  • Et ça marchait ça, rit Léonard. Non, sérieusement, t'entends ça, Chef, c'était un vrai...
Léonard n'achève pas sa phrase, Conrad lui lance son regard désapprobateur qui signifie : « tais-toi avant que je m'énerve. » Puis il s'impatiente :
  • Venez-en au fait, monsieur Vargas, nous avons une enquête à mener.
  • Oui, oui bien sûr. Une fois, William et moi, avons quitté le bureau en même temps, il y a un mois je crois, en arrivant au parking sa voiture avait été vandalisé.
  • Vous pouvez préciser.
  • Oui, oui bien sûr. Les quatre pneus avaient été crevés, toutes les vitres brisées et sur le capot était écrit au marqueur indélébile « salaud. »
  • Il vous a dit qui avait put faire une chose pareille.
  • Bah, je l'ai ramené chez lui, j'ai dus faire un détour de trente kilomètre pour lui, alors je l'ai questionné un peu.
  • Et alors ? questionne encore Conrad sur le point d'exploser.
Voyant que l'homme en costume n'ajoute rien, Léonard prend la relève :
  • Vous a t-il dit, oui ou non, le nom de la personne qui a put faire cela à sa voiture ?
  • Oui, oui bien sûr. Apparemment c'était une femme qu'il venait de laisser tomber. Pas étonnant qu'elle se soit vengée, quand on voit comment il traitait les femmes.
  • Son nom, bon sang ! Vous a t-il donné son nom ? s'énerve Conrad.
  • Oui, ça va, je vais vous le donner. Il est pas commode votre patron.
  • Vous avez pas idée, rit Léonard.
  • Le nom de cette femme c'est Andréa... Andréa Carter. Il me l'a dit pour que je ne sorte jamais avec elle.
  • En voiture Léo ! lance Conrad.
  • Merci monsieur, ajoute Léonard juste avant que Conrad démarre en trombe.
Quelques instants plus tard, tous se retrouve au QG pour échanger leurs informations et s'organiser pour la suite des investigations. Après avoir partagé leur découverte l'équipe se remet derrière les ordinateurs afin de rechercher toutes les Samantha de Damville et voir si l'une d'elles ressemble à la description faites par Gino et rechercher également la femme dont à parlé le collègue de Pritchard, Andréa Carter. Conrad lui se charge d'aller mettre la pression à la scientifique pour retrouver les traces du poison. Il apprend que la dose donné à la victime le soir de sa mort était absolument mortel, qu'il n'avait aucune chance de s'en tirer, mais que c'est la seule qu'il a prit, il n'y a aucune trace d'un empoisonnement de longue date. Et dans quelques heures la scientifique confirmera qu'il n'y a aucune trace d'arsenic dans la nourriture prélevé à son domicile ni dans celle relevé chez Gino. C'est donc la personne avec qui il a mangé qui lui a donné la dose d'arsenic ou bien quelqu'un qu'il a vu juste après. Pendant que Léonard recherche une Samantha correspondant au portrait robot Lilian et Tara se rendent au domicile d'Andréa Carter l'une des ex-copines de Pritchard. Remontant du labo de la scientifique Conrad s'arrête en salle d'autopsie pour voir si son frère a un peu plus de données à lui fournir, s'il a fait de nouvelle découverte sur le corps.
  • Dis-moi que tu as quelque chose ? demande-t-il à Ben.
  • J'ai rarement vu un cadavre aussi nickel. Je n'ai trouvé aucune empreinte, rien d'exploitable en tout cas et pas d'ADN. Tout ce que j'ai pus prélever c'est une marque de rouge à lèvre qu'il avait dans le cou. Je l'ai envoyé à la scientifique.
  • Le fait qu'il ait plongé dans le fleuve a tout effacé sauf le rouge à lèvre, pourquoi ? s'étonne Conrad.
  • Le waterproof tu ne connais pas ? questionne Ben en souriant.
  • En français ça veut dire que ça résiste à l'eau.
  • Exacte. Alors on pourra peut-être en tirer quelques choses.
  • Et l'étoile qu'est-ce que ça signifie ?
  • Aucune idée. Ce n'est ni une étoile de David, ni l'étoile du Diable, rit-il. Ce que je peux te dire c'est qu'elle a été faite après sa mort avec un simple cutter, tout ce qu'il y a de plus banale, que l'on trouve dans n'importe quel magasin de bricolage. Et sa langue a été coupée avant, j'ai trouvé un petit morceau de langue dans la plaie sur le torse, mais pour ce qui est de la signification il faudrait demander à la personne qui l'a fait.
  • Très drôle, Ben, j'y songerais quand je l'arrêterais.
  • Attend, pars pas avant la fin de l'histoire. Dans certains pays on coupe la langue des menteurs, alors je pencherais pour quelqu'un qui ne supportait plus les mensonges de notre victime, comme une femme éconduite.
  • Lilian et Tara sont justement partis voir l'une de ses ex qui a vandaliser sa voiture il y a un mois.
Conrad retourne à son bureau, et Léonard lui lance :
  • Tu te serais douté qu'il y avait 56 femmes qui portent le prénom de Samantha à Damville !
  • L'une d'elles correspond à notre suspecte ?
  • J'en sais rien encore. Je procède par élimination en fonction des dates de naissances et c'est plutôt long. J'ai éliminé toutes celles de plus de 40 ans puisque Gino nous a dit qu'elle avait entre 25 et 35 ans, toutes celles de moins de 20 ans et maintenant je compare les photos restantes avec notre portait robot.
  • Tiens-moi au courant si tu trouve quelque chose.
Pendant ce temps Tara et Lilian discute avec madame Carter qui est, à présent, madame Porter, mariée depuis une semaine et très triste d'apprendre la mort de Pritchard. Son alibi tient la route, même s'ils le vérifieront, elle et son mari sont rentrés de leur lune de miel ce matin même. Elle n'a donc pas put empoisonner la victime, puisqu'à l'heure de sa mort elle se trouvait à au moins dix miles pieds de la terre ferme. L'équipe se retrouve à nouveau dans une impasse alors que la journée s'achève. Alors que Conrad s'apprête à rentrer chez lui puisque l'enquête piétine, son frère Ben l'appel pour le prévenir d'un nouvel élément.
  • Et bien, vas-y, explique-toi, lui lance Conrad impatient.
  • Tu sais la trace de rouge à lèvre dont je te parlais tout à l'heure à donné quelque chose.
  • Voyons Ben, il y a des milliers de marques de rouge à lèvre, on a aucune chance que ça nous mène quelque part. On aura aucune nouvelle piste ce soir, je rentre chez moi.
  • Ce que tu peux être bougon quand tu t'y mets. Tu crois que je t'aurais appelé si je n'avais rien de sérieux à te donner. Ok, ce n'est pas un rouge à lèvre ordinaire, c'est un truc de luxe. La scientifique étudie sa composition en ce moment même pour trouver la marque précise et tu n'auras plus qu'à trouver la liste des clientes et la comparer avec tes suspectes.
  • Très bien. Je rentre quand même puisqu’on n’aura rien avant demain.
  • On va se boire un verre ?
  • Pas ce soir, Ben.
Le lendemain matin les résultats pour le maquillage sont déposés sur le bureau de Conrad, il passe le dossier à Lilian, lui demandant de faire les recherches nécessaires. Par chance il n'y a que trois boutiques qui font se produit à Damville. Conrad y envoie Tara et Léonard pour qu'ils vérifient la liste des clientes tandis que Lilian et lui partent sur une autre affaire. Cette piste là ne mène nulle part non plus, et pour le moment l'enquête reste sur le coin du bureau de Conrad, attendant de nouvelles pistes. Les jours défilent, les crimes et les délits aussi, sans que le moindre indices sur leur enquête de face surface. Le 4 décembre 2012 dans la nuit, aux alentours de 4h00 du matin un nouvel appel anonyme est passé au standard de la police : « Il va tomber, la barrière bouge, l'hôtel Henri IV devrait vérifier les barrières de ses balcons. Oups, il est tombé. Oh, il y a du sang partout. À bientôt. » L'équipe de nuit se rend sur les lieux, le corps d'un homme est effectivement mort devant l'hôtel. Ils délimitent un périmètre de sécurité autour du corps tandis que le médecin légiste, le collègue de Ben, s'avance vers la victime. Il s'agenouille, sort le thermomètre pour prendre la température du foie et écarquille les yeux en voyant une étoile scarifié sur son torse. Il ouvre la bouche du mort, s'apercevant que sa langue lui a été enlevée, il crie à ses collègues :
  • Appelez Conrad ! Tout de suite !
L'équipe est réunie devant l'hôtel à peine plus d'une heure plus tard. Conrad demande à Patrice, le légiste, pour quelle raison ils ont dut sortir de leur lit si tôt.
  • J'ai pas de bonne nouvelle pour vous. Il a aussi une étoile sur le torse comme votre victime du fleuve et sa langue manque également. C'est ben qui c'est occupé du premier, alors...
  • Il va arriver. Au boulot les enfants ! lance-t-il à son équipe.
Tara, Léonard, et Lilian se mettent au travail, photos, croquis, notes, relevés d'indices et de témoignages. Cette fois si certaines personnes n'a ni vu ni entendu quoi que ce soit qui puissent les aider. Il faut dire qu'à 4h00 du matin les gens normaux dorment. Ben arrive enfin, Conrad s'agace, le petit frère s'excuse :
  • Ça va, j'étais à l'autre bout de la ville chez des amis. Je te rappelle aussi que je suis censé être en congés.
  • Le jour va se levé, Ben, je ne veux pas qu'un troupeau s'installe autour du corps. Si l'info arrive jusqu'à la presse on va se faire harceler. Alors fait ton boulot et envoi le corps à la morgue.
Ben et Patrice échangent quelques mots, Ben fait un rapide examen du corps et l'équipe se rassemble.
  • Qu'est-ce qu'on a ? questionne Conrad.
  • L'équipe de nuit a été envoyé ici suite a un appel anonyme, commence Lilian. Le type serait accidentellement tombé du balcon au cinquième.
  • On a son nom ?
  • Pas encore, répond Tara. Il n'a aucun papier sur lui, sûrement dans sa chambre.
  • Et aux alentours ?
  • Rien, fini Léonard. Aucun indice, l'entreprise de nettoyage des rues est passée juste avant l'arrivée de nos collègues.
  • Tara, Lilian vous allez dans la chambre. Léo, tu fais un tour pour voir d'où aurait put appeler la personne, apparemment elle voyait le balcon.
  • Chef, tu sais qu'aujourd'hui plus personne n'utilise les cabines téléphoniques. On pourrait attendre l'analyse de l'appel et voir si on peut remonter jusqu'à un numéro ou une localisation précise.
  • Fait quand même un tour ! C'est moi qui donne les ordres, bon sang !
  • Oui chef !
  • Et toi Ben, une info ?
  • Et bien, ce que je peux te dire c'est qu'il est tombé tout seul du balcon, personne ne l'a poussé ou jeter sinon la position du corps aurait été différente. Et aussi qu'il montre tout les signes d'un empoisonnement.
  • Ok, ramène-le à la morgue maintenant.
Dans la chambre d'hôtel de la victime Tara et Lilian discutent tout en cherchant des indices :
  • Ça n'a pas l'air d'aller Tara, intervient Lilian.
  • Ce n'est rien, c'est juste que je déteste devoir réveiller mon fils au milieu de la nuit pour l'amener à ma sœur parce que je dois aller travailler. Ça m'agace de n'avoir personne qui puisse rester avec lui dans ces moments là, que je n'ai pas à lui faire subir ça et à ma sœur non plus. Elle dit que ça ne la dérange pas, mais moi ça me gêne beaucoup. C'est pas une vie.
  • Je comprends.
  • Ce n'est pas facile non plus pour toi, dit-elle doucement.
  • Pas vraiment. Tu sais, dans mon studio j'ai le téléphone parce que mes parents ont fait une extension de ligne, donc quand ça sonne chez moi ça sonne aussi chez eux, ils sont donc réveillés à chaque fois. Ils ne disent rien, pourtant je sais qu'ils détestent ça, et encore plus savoir que je pars travailler au milieu de la nuit. Au départ je trouvais le fait de vivre au-dessus de chez eux plutôt pratique puisque je pouvais les aider dans leurs taches quotidiennes fatigantes ou devenus difficiles pour leurs âges. Mais aujourd'hui j'en viens à me dire que je ferais mieux de trouver un autre appartement. C'est n'importe quoi cette situation. Je ne ramène jamais de fille chez moi de peur que mes parents me surprennent, c'est comme si j'avais encore 15 ans.
  • Ouais, pas cool la vie de flic, rit-elle.
  • On l'a quand même choisi, ajoute-t-il avec un sourire.
  • Si Conrad nous entendait, poursuit-elle.
Après quelques heures de travail chacun de leur coté, tous rentrent aux bureaux de la police. Léonard arrive en courant vers ses collègues en disant :
  • Vous ne devinerez jamais ce que j'ai trouvé. C'est un truc énorme.
  • Et bah vas-y, crache le morceau, lui dit Lilian.
  • Je suis allé voir les grosses têtes de la scientifique pour qu'ils me disent si les deux appels anonymes venaient de la même personne.
  • Et ? interroge Tara.
  • Et c'est le cas ! Les empreintes vocales concordes parfaitement, et ce n'est pas tout, il s'agit d'une femme ils en sont sûr.
  • Une femme était avec lui hier soir d'après le réceptionniste de l'hôtel. Il ne connaît pas son nom, mais il va venir pour faire son portrait robot, explique Tara.
  • Attendez, j'avais encore autre chose, se plaint Léonard comme un enfant. En cherchant de quel endroit la personne aurait put appeler j'ai trouvé un téléphone jetable. Et c'est avec ça qu'elle a passée le coup de fils. La première fois aussi, pas avec le même bien sûr.
  • Il faudrait essayer de retrouver le premier pour voir s'il y a des empreintes dessus, poursuit Lilian. Et sur celui que tu as trouvé il y en a, des empreintes ?
  • Ils ne savent pas encore. Je leur ai laissé en leur précisant qu'il me fallait les résultats en express.
  • On dit pour avant hier, dans la police ! lance Conrad. Que sait-on de notre cadavre ?
  • Il s'agit de David Baker, un trentenaire, arrivé ici il y a quatre jours.
  • Il n'y avait rien de particulier dans sa chambre, poursuit Tara, des vêtements, ses affaires de boulot. Il serait représentant en produit informatique. À vérifier bien sûr.
  • Ok, alors approfondissez vos recherches et trouver surtout si les deux victimes avaient des points communs. Je veux un topo dans une heure.
Tous se plongent dans leur travail, trouvant la femme de Baker, lui demandant de venir au poste le plus vite possible. Léonard retourne sur la première scène de crime pour tenter de retrouver le téléphone dont aurait put se servir la femme qui les a contactée. Tandis qu'en salle d'autopsie Ben commence les prélèvements sur le corps et les vêtements de la victime avant de les lui retirer pour pratiquer l'examen. À peine plus d'une heure s'est écoulé quand Conrad rend visite à son frère :
  • Oh Ben, comment tu peux travailler avec ce boucan, râle-t-il en éteignant la musique.
  • Ça m'aide à me concentrer justement. Et tu es bien le seul que ça dérange. Comme à l'époque d'ailleurs. Tu étais à la maison que les week-ends et tu trouvais quand même le temps de me crier dessus.
  • Avoue que ça te manque, sourit-il. Tu ne serais jamais venus travailler avec moi sinon.
  • J'suis sûrement un peu maso, rit-il.
  • Sinon, tu as quelque chose pour moi ?
  • Et bien, je lui ai fait un prélèvement de sang pour voir quel poison on lui a donné. J'ai aussi trouvé un cheveu que j'ai aussi confié à la scientifique. À part la langue coupé et l'étoile scarifié sur son torse il n'a aucune blessure, il ne s'est ni battu ni débattu récemment. Il a seulement les blessures d'un type qui est tombé d'un balcon au cinquième étage.
  • Ce n'était pas un accident, en vérité. C'est comme pour le premier mort. À première vue on pense que c'est accidentel, mais pas du tout, la barrière a été descellée volontairement. Aucune autre barrière n'avait de problème.
  • Ce serait des morts que l'on ferait passer pour des accidents. C'est donc prémédité. Mais pourquoi ce donner autant de mal ? L'assassin les empoisonnent, leur coupe la langue une fois qu'ils sont mort, leur scarifie une étoile sur le torse, certainement en guise de signature puisque tout les serials killer en ont une, et que je ne vois pas à quoi elle peut servir d'autre, et il ferait passer le tout pour un accident.
  • Apparemment ce serait ça. Mais vas-y doucement Ben, il n'y a eu que deux morts, on va éviter de parler de serial killer tout de suite. Et sinon pour ce qui est des empreintes et de l'ADN.
  • Pas plus que sur le premier corps. Tout ce qu'il y avait c'est un cheveu et seulement un, presque comme s'il avait été posé là, dans son dos.
  • Merci petit frère, à plus tard.
Conrad remonte dans les bureaux faire le point avec son équipe. Léonard arrive en même temps que lui en précisant :
  • J'ai trouvé un autre téléphone jetable, le même que celui que j'ai ramené ce matin. La scientifique là en sa possession et nous donnera les résultats le plus vite possibles.
  • Qu'est-ce qu'on a d'autre ? interroge Conrad.
  • Sa femme sera là demain dans la matinée. Elle prend le premier vol, explique Lilian.
  • J'ai pas encore fini les recherches, poursuit Tara, mais à première vue rien ne relie les deux victimes. Pritchard et Baker n'ont rien en commun, si ce n'est qu'ils ont tous les deux beaucoup d'argents.
  • Il y a forcément quelque chose qui les relient. Cherche encore. Remonte jusqu'à leur enfance s'il le faut.
  • Tout de suite, Chef !
  • Et le réceptionniste est en train de faire son portrait robot avec nos dessinateur, montre Lilian.
La femme qu'il décrit ressemble en tout point au premier portrait établie, au détail près que l'homme affirme que la femme qu'il a vue avec Baker était brune avec les cheveux très court. C'est à 10h30 que madame Baker se rend aux bureaux de la police. Léonard l'a conduit en salle de réunion et lui sert un café en attendant l'arrivée de Conrad. Il entre dans la pièce à l'instant où Léonard allait commencer à questionner madame Baker.
  • Bonjour madame, dit-il en s'asseyant au bout de la table. Au nom de tout le service je vous présente nos condoléances.
  • Merci. Quand pourrais-je récupérer le corps de mon mari ?
  • Je ne peux pas vous donner de réponse pour le moment, l'enquête est en cours.
Elle hoche la tête, très fatiguée et attristée par la disparition soudaine de son époux.
  • Vous sentez-vous en état de répondre à quelques questions ? lui demande Léonard.
  • Monsieur, j'ai fais 800 kilomètres pour venir, vous pensez bien que c'est pour vous aider et non pour revenir un autre jour.
  • Bien. Tout d'abord est-ce que votre mari avait des ennemis, des différends avec certaines personnes ? interroge Conrad.
  • Non, David est... était un homme formidable, toujours prêt à rendre service, tout le monde l’appréciait dans notre quartier.
  • Et à son travail ?
  • Vous savez en tant que représentant il était plus souvent sur les routes qu'avec ses collègues. Pour être tout a fait honnête je m'attendais plus a ce qu'il ait une double vie, mais pas qu'il lui arrive un tel accident.
Léonard échange un regard avec son chef qui, justement, enchaîne :
  • Vous aviez des raisons de penser que votre mari pouvait avoir une liaison ?
  • Non, aucune raison, je suis juste une femme jalouse et comme il allait souvent dans les mêmes villes il m'arrivait de le questionner pendant des heures à son retour. Lui ne disait rien... il acceptait ma jalousie... et répondait aux questions... explique-t-elle en sanglotant.
Les deux agents lui laissent le temps de se calmer avant de lui montrer le portrait robot de la femme et une photo de la première victime en lui demandant si elle reconnaît l'un ou l'autre. Elle répond négativement pour les deux, avec la certitude de ne jamais les avoir vus, puis après avoir donné le numéro et le nom de l'employeur de son mari elle s'en va. Dans l'après-midi l'équipe apprend que le cheveu retrouvé sur le corps de Baker vient d'une perruque synthétique et ne les mènera nulle part car il n'y a ni marque ni numéro de série. De plus il n'y a qu'un perruquier à Damville mais celui-ci fait principalement ses ventes sur internet, il ne possède aucun fichier client et ne reconnaît ni les hommes ni la femme du portrait robot. L'enquête se poursuit, les recherches continuent pourtant rien ne progresse. Tara a eu beau remonter jusqu'à l'enfance et l'école primaire des deux victimes rien ne semble les relier, ils ont grandit à des kilomètres l'un de l'autre, dans des univers complètement opposés, ils n'ont même jamais pratiqués les mêmes activités sportives ou artistiques. Aucune empreinte n'est relevée sur les téléphones jetables récupérés par Léonard, la femme portait des gants vraisemblablement. Le patron de Baker ne leur apprend rien d’intéressant sur son employé, il faisait, lui aussi, parti de ces personnes qui traversent la vie sans qu'on les remarque, sans se faire d'ennemis. Cependant, lui comme Pritchard en avait forcément un et qui leur en voulait vraiment vu dans quel état ils ont fini. Les investigations s'arrêtent dans un cul de sac et le chef du département de la police commence à se poser des questions sur le travail de ses enquêteurs. Le dossier reste à nouveau en attente sur le bureau de Conrad jusqu'au lundi 7 janvier 2013 où un nouvel appel anonyme est enregistré au standard de la police : « Il va se faire mal, c'est sûr. Il pousse la porte pour prendre les escaliers. Oups il a loupé la marche, il roule. Ah non il s'est arrêté sur le palier. À bientôt. » L'appel n'a pas été localisé, cependant une copie est immédiatement descendue à la scientifique pour analyse de la voix et une autre est apporté à Conrad. Il en informe son équipe pendant qu'un autre appel est reçu, précisant qu'un homme vient d'être découvert mort dans la cage d'escalier d'un immeuble du centre ville. L'adresse est communiquée à Conrad et toute l'équipe se met en route. Ben est déjà sur place lorsqu'ils arrivent, en levant les yeux vers ses collègues il dit :
  • Même mode opératoire.
  • Tu en es absolument certain ? lui demande Tara.
Il la regarde, semblant se perdre dans ses yeux verts, puis Lilian claque des doigts en appelant :
  • Ben, hé, t'es toujours avec nous ?
  • Quoi ? Oui, j'suis là. Heu... c'était quoi la question ?
  • Lui il est accroc, murmure Léonard à Lilian.
  • T'es sûr que c'est le même meurtrier que pour les deux premiers ? lui redemande Conrad.
  • Absolument, oui. Il était presque mort quand il a chuté dans les escaliers, sûrement à cause du poison et certainement une forte dose d'arsenic, vous avez probablement suivi les traces de vomi dans le couloir. Il a eu la langue coupée et une étoile scarifié sur le torse post-mortem. De plus il y a l'appel passé au standard de la police. Tout concorde les gars.
  • Deux morts ça peut être un hasard, mais trois c'est une série. Tu parlais de serial killer, Ben, je crois que cette fois c'est officiel. Et j'ajouterais qu'on a affaire à une tueuse.
  • On est sûr que c'est une femme ? interroge Tara.
  • C'est une femme qui téléphone et même si elle a un complice, le poison est une arme typiquement féminine d'après la mythologie et d'après moi aussi. Sans vouloir te vexer, bien sûr, ajoute-t-il en bafouillant un peu.

1 commentaire:

  1. Et beh tu es toujours aussi productive ! Je passe de temps à autre et je me demandais pourquoi il n'y avait plus de mise à jour, mais je suis contente de voir que tu continues d'écrire :)
    C'est difficile de changer de genre, je te félicite pour t'y être lancée ! Il y a quelques maladresses et fautes (enfin, ça, c'est dur à arranger tout seul ><) mais tu as l'air de tenir une bonne petite équipe :)

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