Nouvelle: "Le successeur"

Ceci est une nouvelle fantastique que j'ai écrite il y a quelques années déjà, en fait je devais avoir 13 ou 14 ans, ce qui fait un bail :) Donc elle s'intitule Le successeur, vous comprendrez pourquoi en la lisant, bien entendu. Au départ j'écrivais que des trucs de ce genre avant d'écrire mon premier roman et de ne faire plus que des histoire sur des morceaux de vie, qui pourrait très bien être réel.



Voilà mon histoire. J'habite dans une petite ville à l'ouest des États-Unis où il se passe très souvent des événements peu crédibles. Et pourtant, tout est vrai. Les trolls, les vampires, la sorcière qui est partit l'année dernière. Si je les énumérais tous on y passerait des heures. Mais par contre, ce qui s'est produit l'été dernier était vraiment flippant, j'ai même failli perdre mon meilleur ami.
C'est un vendredi 13 que tout a commencé. Était-ce un hasard ou une simple coïncidence ? Personne ne peut vraiment répondre cette question. Enfin peu importe au final. Ce qui était sûr c'est que j'allais me souvenir pendant longtemps du matin où tout avait débuté. Il avait plut toute la nuit et un épais brouillard nous empêchait de voir à plus de deux mètres. Il était encore tôt, mais je devais retrouver Sam, mon meilleur ami, car il voulait m'emmener quelque part. La ruelle que je devais emprunter était encore plus sordide qu'à l'ordinaire avec ce brouillard et les lampadaires en panne. J'allais prendre le pont lorsque je vis un homme, entièrement vêtu de noir, cachant son visage sous une large capuche, jeter à terre un autre homme tout en retirant de son ventre un poignard. Surprise de cet acte de sauvagerie j'ouvris grand les yeux et la bouche tout en me dissimulant derrière un muret pour ne pas être vue. J'observais la scène incrédule. J'avais vus des tas de trucs épouvantables jusqu'ici, mais là ça dépassait tout. L'homme sous la capuche arracha les vêtements de celui au sol avant de lui ouvrir la poitrine à l'aide de son couteau. Il se pencha au-dessus de lui et bu le sang qui s'échappait de l'entaille. Il ouvrit ensuite la cage-thoracique de la victime avec une violence sans égal. J'ai cru que j'allais hurler, mais une main se posa sur ma bouche, m'en empêchant tout en me faisant sursauter.
  • Sam ! me suis-je exclamé en le voyant à mes cotés. Qu'est-ce que tu fais là ?
  • Devine ? J'habite à deux cent mètres de l'autre coté de ce pont et j'ai du faire tout le tour de la ville pour venir à ta rencontre avant qu'il croise ton chemin.
  • Je crois que c'est encore un vampire.
  • Je ne pense pas, non.
  • Pourquoi ?
  • Parce que les vampires ne prennent pas le cœur de leurs victimes.
  • Il s'en va. Qu'est-ce qu'on fait ?
  • On le suit.
  • Génial ! J'étais sûre que tu dirais ça. Et notre virée à deux t'en fait quoi ?
  • Plus tard.
Ça commençais sérieusement à me taper sur les nerfs qu'à chaque fois qu'on prévoyait de faire quelque chose tous les deux il fallait qu'il se passe un truc pas normal. Depuis le départ de la sorcière, Sam s'était donné comme mission de protéger la ville à sa place. Sauf que sans elle on était nettement moins fort et beaucoup plus vulnérable sans sa protection, pourtant il semblait ne pas s'en soucier. On suivit donc l'homme jusqu'au cimetière et lorsqu'il entra dans un caveau Sam en examina l'extérieur pour voir à quelle famille il appartenait. Le temps et les intempéries avaient effacé la moitié des lettres et il ne restait plus que « FER » au-dessus de la porte.
  • Me dis pas que t'as l'intention d'entrer ?
  • Bah, si.
  • Je craignais que tu dises ça. Je te rappelle qu'on est pas invincible.
  • Fais moi confiance, je ne cherche pas à te mettre en danger.
Je soupira :
  • Après toi.
À mon grand soulagement ce n'était pas un caveau normal et nous avons atterrit sur une sorte de balcon d'où on voyait parfaitement deux hommes. L'homme que nous avions suivit et un autre beaucoup plus impressionnant. Ses yeux semblaient en feu, et sa voix était anormalement grave.
  • Maître, votre repas, avait dit le première homme en lui tendant le cœur.
  • Son quoi ? J'vais vomir.
  • Chut, s'était exclamé Sam.
Il m'exaspérait parfois à toujours se prendre pour James Bond en mission secrète. Sauf qu'il n'était pas aussi armé que lui et qu'on ne vivait pas dans un film, et le pire c'est que même avec son cerveau impressionnant il ne le comprenait pas. L'autre Type ouvrit la main en la tendant vers son esclave, ce qui nous avait permis de voir qu'un pentacle était gravé dans sa paume. Il dévora ensuite l'organe sans se soucier une seconde du sang qui lui giclait sur le visage.
  • Ah !
Sam mit sa main sur ma bouche une nouvelle fois. Juste à temps, avant qu'on ne se fasse repéré.
  • Dehors, tout de suite, avait-il murmuré.
Une fois à l'extérieur, je criai :
  • Non, mais c'est qui ces types encore ? Qu'est-ce qu’ils viennent faire ici ? Est-ce que jamais on ne pourra passer un été tranquille ?
  • Hey, relax chérie.
« Chérie ?, qu'est-ce qui lui prend ? » C'était la première fois qu'il me surnommait ainsi. Enfin le moment était vraiment mal choisit pour débattre de son vocabulaire. Je resta silencieuse, il poursuivit :
  • C'est pas la fin du monde, on en a déjà vu d'autre et puis c'est juste le diable.
  • Ah oui, juste le diable ! Oh bah ça va c'est pas grave. Non mais tu te rends compte de ce que tu affirmes ?
  • Les coïncidences n'existent pas. Une étoile à cinq branche est gravé, ou plutôt scarifié dans sa main, il se nourrit de cœur humain, ça ne peut être que lui.
  • D'accord Einstein, un point pour toi. Mais comment on va s'en débarrasser ?
  • On n’est pas forcé de le faire partir.
  • Bah non, on va attendre qu'il tue tous les habitants de la ville et l'invité à prendre le thé.
Il me sourit étrangement. J'étais presque hors de moi et ça le faisait rire, s'il n'avait pas été mon meilleur ami je l'aurais sûrement frappé.
Nous nous sommes rendus en ville dans le plus grand silence et lorsque nous sommes passés le long de la plage Sam m'a demandé :
  • Est-ce que tu veux qu'on fasse ce qu'on avait prévu ?
  • Le prend pas mal, mais je n'ai plus du tout envie de m'amuser.
  • Ça fait rien, je comprends.
Nous nous sommes assis sur les rochers de la jetée. Sam tentait vainement de me rassurer et de me changer les idées en proposant des projets pour les jours à venir, mais les images que j'avais en tête n’allaient pas s'en aller si facilement. Il avait prit ma main doucement et avait chuchoté :
  • Essaye de penser à autre chose.
  • Ça risque d'être compliqué, lui ais-je répondu en lui faisant signe de se retourner pour qu'il voit l'esclave du diable arriver droit sur nous.
  • Faut pas rester là ! s'était-il exclamé.
Nous sommes partis rapidement, mais le type était toujours derrière nous, alors Sam eu l'idée de le semer dans les souterrains de la ville. En arrivant à la sortie, à dix kilomètres en dehors de la ville on s'aperçut que le gars n'était plus derrière nous.
  • J'ai pas très envie de connaître la réponse à cette question, mais j'imagine qu'il ne va pas nous lâcher maintenant ?
  • Non, en effet.
  • Alors, est-ce que monsieur Einstein à une idée pour nous sortir de là ?
  • Pas dans l'immédiat. On pourrait aller se mettre à l'abri chez Jack.
Jack n'était pas l'un de nos amis, seulement un bar où nous avions l'habitude de nous réfugier. Jack est le nom du patron.
Nous étions là-bas depuis une heure et demie lorsque Sam vit l'esclave du diable se stopper juste devant la porte du bar. Et même de là où nous étions on savait parfaitement que c'était nous qu'il regardait. Sam demanda au patron si on pouvait sortir par derrière et nous nous éclipsâmes. Caché dans l'obscurité d'une ruelle je demanda à Sam :
  • Bon, t'as eu le temps de trouver un plan, parce que cache-cache n'a jamais été mon jeu préféré.
  • Oui, il faut que nous allions chez Jim.
  • Chez Jim ! Mais tout le monde dit qu'il est dingue.
  • Depuis quand écoutes-tu ce que dise les gens ?
Je fronça les sourcils en soupirant, il ajouta :
  • La sorcière nous a dit qu'en cas de problème c'est lui qu'il fallait aller voir et on a des problèmes.
Il n'y avait jamais moyen de négocier lorsqu'il prenait une décision. En même temps ce n'était jamais de mauvaises décisions.
On sonna chez Jim un quart d'heure plus tard. En ouvrant il s’étonna :
  • Tiens, Sam et Délilah, qu'est-ce qui vous amène chez les fous ?
  • Vous êtes loin d'être fou et vous le savez parfaitement, lui rétorqua Sam.
  • Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
  • On a besoin de votre aide, ais-je murmuré.
Il soupira, nous laissa tout de même entrer. Sam reprit :
  • Alexandra Tempus nous a dit qu'en cas de problème il fallait qu'on vienne vous trouver.
  • Et nous avons des problèmes, c'est le moins qu'on puisse dire.
  • Si, c'est la sorcière qui vous envoie, alors je vous écoute.
  • Je pense que le diable est dans la ville et son esclave nous cherche.
Son visage s'assombrit un instant, il semblait inquiet et cela ne me rassura pas.
  • Si vous voulez une preuve de ce que j'avance je pourrais vous conduire là où il se cache.
  • Je te crois. Seulement vous n'avez pas idée du danger que vous courez.
  • Oh seulement une vague idée, je pensais à quelque chose comme : on pourrait se faire tuer ! lui ais-je lancé sarcastique.
  • Toi oui, mais...
  • Bah, c'est gentil de le confirmer, ai-je crié.
  • Calme-toi, il ne t'arrivera rien tant que je veillerais sur toi, m'avais dit Sam en me prenant dans ses bras.
  • Ce que je voulais dire, c'est qu'il se débarrassera de toi pour atteindre Sam et le recruter.
  • Me recruter ? Comment ça ?
  • Si l'homme que vous avez vu est bien le diable, ce n'est pas un hasard s'il est ici. Il choisi une ville et ne s'en va que lorsqu'il a testé toutes les personnes ou trouver un successeur. Même lui n'est pas immortel, les cœurs qu'il mange lui servent un peu de pierre philosophale, si vous me suiviez.
  • Oui, mais le rapport avec moi c'est..., interrogea Sam sans achever sa phrase comme s'il avait déjà comprit où Jim voulait en venir.
  • S'il prend connaissance de tes capacités, il te voudra c'est une évidence. Et personne, personne tu entends, ne lui échappe.
Cette fois c'était officiel, j'étais vraiment terrifiée. Sam, le génie de service risquait de devenir le futur roi des Enfers. Je préférerais nettement qu'il reste simplement la star de notre lycée.
  • Tu as dis que son esclave vous cherche, c'est bien ça ?
  • Oui, on l'a suivit ce matin, et il nous a retrouvé à deux reprises.
  • Bon, cela ne signifie pas qu'il a des renseignements sur toi. Même s'il ne les a pas encore, il ne tardera pas à les obtenir, d'une façon ou d'une autre. Il faut enquêter, en restant sur nos gardes et discret. Vous pouvez me conduire à l'endroit dont vous m'avez parlé ?
  • Oui.
  • Allons-y.
Je n'étais pas du tout emballé par l'idée de retourner encore une fois là-bas, nous jeter directement dans la gueule du loup me paraissait une idée stupide, mais moi je n'avais pas un QI de 150. Alors comme toujours j'ai suivis mon ami sans rien dire.
Lorsque nous sommes arrivés devant le caveau Sam fit remarquer à Jim qu'on distinguait plus toutes les lettres et qu'il nous était donc impossible de savoir à quelle famille il appartenait.
  • Il faudrait passer à la mairie après. Ils ont un registre qui pourra sûrement nous aider.
Après avoir vérifié que personne n'approchait on entra, et comme ce matin nous nous stoppèrent sur le balcon, même si à première vu le caveau était désert. Trois corps étaient entassés dans un coin, baignant dans une mare de sang.
  • Mais c'est pas vrai ! Combien il lui en faut des cœurs par jour ? interrogea Sam furieux.
  • Je l'ignore, mais ne traînons pas ici.
En sortant, on aperçut l'esclave du diable au loin avec un autre corps sur l'épaule. On se cacha le temps qu'il pénètre dans le caveau.
  • Allons-y, avait ensuite dit Jim.
Nous sortîmes de là en vitesse pour nous rendre à la mairie. Une fois arrivé au bon bureau, Jim questionna :
  • S'il vous plaît, puis-je savoir à quelle famille appartient le caveau à l'extrémité gauche de l'allée est ?
  • Pour quelle raison ?
  • Nous avons surpris un homme plutôt louche roder autour, alors nous voudrions en informer la famille.
  • C'est plutôt à la police qu'il faudrait aller.
  • Nous l'avons fait, mais il refuse d'agir parce qu’on n’a rien de précis sur ce type. S'il vous plaît aidez-nous.
Jim faisait un menteur tout ce qu'il y avait de crédible, et c'était même un peu effrayant.
  • Un instant s'il vous plaît.
Elle chercha dans son ordinateur puis fini par dire :
  • Il n'y a aucun caveau répertorié au bout de l'allée est.
  • Bien sûr que si, juste à coté de la tombe de ma tante.
  • Nos archives ont été mit à jour la semaine dernière, il est possible que ce soit un oubli.
  • Dans ce cas serait-il possible de consulter les archives ?
  • Oui, mais vous risquez de chercher longtemps si vous n'avez pas plus d'information que cela.
  • On a tout notre temps, avait conclu Jim.
Elle nous fit descendre jusqu'à l'endroit demandé puis dit à Jim de lui remonter les clés lorsque nous aurons fini.
Nous avons cherché pendant deux heures, en vain.
  • Il y a rien là-dedans ! Il est pourtant bien là ce foutu truc ! s'énerva Sam.
  • Du calme, je connais quelqu'un qui pourra nous aider.
  • Et qui ? le questionnais-je curieuse.
  • Madame Luther.
  • Vous connaissez cette femme ? M'étonnais-je. Elle doit bien avoir cent cinquante ans.
  • Ne dis pas de bêtise, elle n'a que cent cinq ans.
  • Oui « que » cent cinq ans, rajouté-je.
  • On s'en fiche de son âge. En quoi elle nous sera utile ?
  • Elle est née ici et connaît tout le monde sans même que les gens le sache d'ailleurs, alors elle sait sûrement à qui il appartient.
  • De toute façon c'est notre seule option, alors ne traînons pas ici.
Chez madame Luther. Sa gouvernante nous fit entrer puis nous conduit jusqu'à elle. C'est Jim qui prit la parole le premier :
  • Bonjour madame Luther, c'est Jim Kendall vous vous souvenez de moi ?
  • Bien entendu. Qu'est-ce que tu crois ? Que je perds la tête ?
  • Non, bien sûr et c'est justement de votre tête dont nous avons besoin.
  • Ah oui ?
  • Madame, s'il vous plaît, c'est très important.
  • Samuel Carsone, tu es bien impatient et impoli.
  • Excusez-le madame, mais il est question de la survie des habitants.
  • Délilah Parker, tu es bien sérieuse. C'est étonnant.
J'avais pas vraiment d'autre choix en vérité. La vie de mon meilleur ami était en jeu, s'il y avait bien un moment pour être sérieuse c'était forcément celui-là.
  • Alors dites-moi ce qui vous préoccupe à ce point ? questionna-t-elle après une minute de silence.
  • On désirerait savoir si vous saviez quelle famille possède le caveau qui se trouve à l'extrémité gauche de l'allée est du cimetière?
La vieille femme trembla dans son fauteuil, elle semblait vraiment terrifiée par notre question. Mais celle que nous nous posions était de savoir ce qui pouvait bien lui faire peur à ce point.
Sam brûlait d'impatience alors il demanda :
  • Madame, est-ce que vous le savez ou pas ?
  • Jamais. Jamais vous ne devez entrer dans ce lieu maudit.
  • Il est un peu tard pour ça, marmonnais-je.
  • Malheureux ! Vous ignorez à quel point vous êtes en danger.
  • Ah si, ça aussi on le sait.
  • Arrête ! s'énerva Sam.
Je réprima un soupire et il redemanda :
  • Qui possède ce caveau ?
Elle tenta de se redresser, ouvrit grand les yeux et prononça seulement ces mots :
  • Le... le Diable.
Puis elle retomba comme une feuille. Inquiet Sam alla prendre son pou.
  • Elle... elle est... morte.
  • Ne restons pas ici, ordonna Jim.
Comme mon ami ne bougeait pas je l'attrapa par le bras pour le traîner dehors. Une fois à l'extérieur je l’interrogea :
  • Hé, ça va ?
Il ne répondit pas, son regard était perdu dans le vide. Il me faisait peur. Jim questionna à son tour :
  • Mon garçon, tu te sens bien ?
  • Oui... oui... ça va... c'est juste que je n'avais encore jamais vu quelqu'un mourir si brutalement.
  • Elle était âgée, tu sais.
  • Non, non cela n'a rien à voir. Elle est morte à cause de ce qu'on lui a dit, elle était terrorisée.
  • Tu veux dire qu'elle est morte de peur ?
  • Oui. Et elle était notre seul espoir de trouver une solution.
  • Peut-être pas la seule.
  • Expliquez-vous.
  • Madame Luther à un frère un peu plus jeune qu'elle. Il est probablement au courant de quelque chose.
  • C'est vrai, Marc Luther. Vous savez où il vit ?
  • Oui, c'est la grande maison bleue derrière le cinéma.
  • C'est à lui cette horreur de maison ! m'exclamais-je écœuré par sa laideur.
Les garçons m'avait regardé agacé, alors j'avais fait mine d'observer mes magnifiques baskets noires.
En chemin Sam avait demandé à Jim s'il était possible que madame Luther ai rencontrée le diable et la réponse ne fut pas celle que j'attendais.
  • Et bien vu sa frayeur je serais tenté de te dire oui, mais ce serait encore moins bon pour nous.
  • Puis-je demander pourquoi ? ai-je glissé doucement.
  • Parce que s'il revient deux fois au même endroit, c'est qu'il a dut faire le tour du monde sans rien trouver. Ce qui veut dire qu'il doit être très impatient et encore plus furieux que nous lui résistions.
J'ai déglutie difficilement et Sam a prit ma main pour chercher à me rassurer, sauf que la seule chose qui aurait put me rassurer aurait été de fuir avec lui sur une autre planète.
Lorsque nous sommes arrivés devant la bâtisse en question c'est une femme âgée qui nous a ouvert :
  • Bonjour, puis-je vous aider ? demanda-t-elle en nous voyant.
  • Nous sommes à la recherche de monsieur Luther.
  • Oh mon dieu.
La dame avait pâlie et tremblait légèrement.
  • Entrez, entrez vite.
Elle nous conduit jusqu'au salon et nous fit asseoir avant de dire :
  • Je savais que ce jour arriverait.
  • Je vous demande pardon, vous savez pourquoi on est là ? l'interrogea Sam.
  • Si Jim t'as conduit jusqu'ici cela ne peut être que pour une seule raison. Il est revenu, souffla-t-elle en tremblant de nouveau.
  • Nous venons de voir la sœur de votre mari, et elle est décédée.
  • Oh mon dieu.
  • Nous sommes désolé de ça. Cependant, pourriez vous nous raconter ce qu'elle n'a pas eu le temps de nous dire ? la questionna Jim.
  • Avant promet-moi de veiller sur cet enfant.
Elle avait montré Sam du doigt. J'ai fermé les yeux une seconde sans que personne ne le voie et ravalée les larmes qui me brûlaient les yeux.
  • C'est pour ça que nous sommes là. Son esclave la déjà repéré.
  • Mon dieu, le temps presse alors. Il faut que vous sachiez tout très vite. Vous êtes en sécurité ici, je doute qu'il y revienne. Vous pourrez rester aussi longtemps qu'il le faudra.
  • D'accord. Et maintenant, sans vouloir être impoli je voudrais savoir ce qui est arrivé à votre mari, dit Sam.
Elle commença son histoire et nous l’écoutions attentivement, surtout Sam, il était le plus concerné de nous tous.
  • Et bien cela c’est produit il y a maintenant cinquante cinq ans. C’était deux jours après notre mariage, nous nous apprêtions à partir en voyage de noce, lorsqu’un homme bizarre a frappé à la porte. Marc est allé ouvrir et l’homme lui a dit que son maître le cherchait, qu’il voulait un successeur. Marc a cru à une blague et a renvoyé l’homme. Le problème c’est que ce type ne plaisantait pas. Il était vraiment décidé à emmener Marc et il est revenu vers quinze heures. Nous allions en direction de la gare, l’homme nous suivait de loin, mais à un moment il a couru vers nous on n'a pas eu le temps de réagir. Il a attrapé Marc avant de partir en courant, j’ai voulu lui courir après mais il était bien trop rapide, même en tenant Marc qui tentait de se débattre.
Elle se mit à pleurer, elle racontait tout cela et le revivait en même temps. Sam était inquiet, il ne disait rien, il n'en n'avait pas besoin, cela se voyait sur son visage. Jim lui demanda ce qu’elle avait fait ensuite et elle reprit :
  • J’ai alors prévenu la police, mais ils m’ont prit pour une folle et n’ont pas voulu le chercher. Alors je suis allée voir sa sœur, je savais qu’elle me croirait, et nous l’avons cherché ensemble. Nous avons fouillé la ville de fond en comble, toutes les maisons abandonnées, l’église, tous les endroits où ont aurait pût cacher quelqu’un et nous n’avons rien trouvé. Aucune trace de lui. Le seul endroit qu’il nous restait était le cimetière. On décida d’y aller la nuit pour éviter de ce faire repérer par les gens de la ville parce qu’à l’époque c’était malsain de tourner dans le cimetière. Donc une fois que la nuit fut tombée ont a prit des lampes de poches et nous nous sommes rendu au cimetière, qu’on fouilla également, sans rien trouver. On allait repartir quand je me retourna et vit ce caveau au bout de l’allée est. J'ai demandée à Linda si elle savait à qui appartenait ce caveau, elle me répondit qu’il n’y avait pas de caveau à cet endroit d’habitude et que personne n’était décédé depuis un an.
  • Vous avez décidez d’entrée ?
  • Oui, nous sommes allées jusqu’à la porte, et en s’arrêtant devant on a vu l’inscription juste au-dessus.
Elle sembla terrifier alors Jim alla s’asseoir à coté d’elle et lui prit la main pour la rassurer.
  • Qu’est ce qui était écris au-dessus de la porte ? demanda-t-il avec douceur.
  • Il était écrit en lettre majuscule LUCIFER.
  • C’est ça l’inscription ! Aujourd’hui il ne reste que trois lettres FER.
Sam m’inquiétait beaucoup il ne réagissait pas, il regardait le tapis comme si quelque chose l’attirait, je lui pris doucement la main, il me regarda à peine. La vieille dame avait vu mon inquiétude et dit à mon ami :
  • Tu n’as rien à craindre, ici tu es en sécurité.
Il leva la tête et lui sourit.
  • Continuez s’il vous plaît, reprit Jim, qui voyait bien que Sam ne voulait pas parler pour le moment.
- On a hésité un instant, on avait peur, mais il fallait qu’on le sauve. Nous sommes entrées, on a descendu les escaliers jusqu’au petit balcon, et la nous l’avons vu. Il se battait avec un homme vêtu d’un grand manteau noir, il lui a fait faire des tas de choses étranges et surtout dangereuses. Quand il est arrivé à la dernière épreuve, cela consistait à traverser un pont de pierre en ruines, sous lequel coulait de la lave, duquel il ne fallait pas tomber, pendant que l’homme le faisait bouger. Il a dit à cette personne : «si je rate cette épreuve, vous partez de cette ville.» L’homme a hésité, puis a accepté, sauf qu'il a aussi dit à Marc que s'il faisait exprès de perdre il reviendrait et que quoi qu’il se passe il trouverait la personne qu’il cherche.
  • Marc à fait exprès de perdre c’est ça ?
La vieille femme se remit à pleuré et dit :
  • Les derniers mots qu’il a prononcés c’est «Maria, je t’aime» et il a sauté dans la lave.
Jim lui tendit un mouchoir et elle sécha ses larmes.
  • Et qu’avez vous fait ?
- J’ai crié, mais Linda a mit sa main sur ma bouche juste avant que l’homme n’ait pu m’entendre, elle m’a pris par le bras et m’a fait sortir. Elle m'a conduit jusque chez elle, puis on en a parlé pendant des heures. J'étais épouvanté de ce à quoi je venais d'assister, elle m’a convaincu qu’il fallait que j’oublie tout ça, que de toute façon personne ne me croirait.
  • Vous en êtes resté là ?
  • Non, bien sûr, nous venions à peine de nous marier. Le lendemain matin, je me suis levée très tôt et je suis retourné au caveau.
  • Qu’est ce que vous y avez trouvé ?
  • Rien… il n’y avait plus rien du tout. Comme-ci jamais personne n’était entré ici, il n’y avait plus de trace de la rivière de lave, ni aucune trace de Marc, d’ailleurs.
Des larmes coulaient à nouveau sur ses joues, elle se reprit et poursuivit :
  • Depuis je n’ai plus revue Linda.
Un silence s’installa, tout le monde semblait anéantis par ce récit quelque peu troublant. Sam prit alors la parole pour dire :
  • Il n’y a donc aucune chance pour qu’il s’en aille de lui même ?
  • Et bien, je ne crois pas que cette fois il repartira sans avoir trouvé ce qu’il cherche.
  • C’est à dire moi, n’est ce pas ?
  • C’est en effet possible, mais tu es en sécurité pour le moment, je suis sûre que vous trouverez une solution pour qu’il ne t’arrive rien.
  • On trouvera un moyen de s’en débarrasser, ne t’inquiète pas, lui dit gentiment Jim.
Nous avions passé tellement de temps chez Maria que l’on ne s’était pas aperçu que la nuit était tombée. Lorsqu’elle s’en rendit compte elle nous proposa un repas et nous montra nos chambres. Comme il n’y en avait que trois Sam et moi allions dormir ensemble pour la première fois. Je n’avais pas envie de me coucher après tout ce que je venais d'apprendre, j'étais bien trop inquiète.
  • Tu comptes rester debout toute la nuit ? murmura-t-il pour plaisanter.
  • J’ai peur Sam, j’ai peur pour toi.
  • Ne t’inquiète pas, il ne m’arrivera rien. Et de toute façon Jim est à coté. Puis vu qu’il est déjà venu dans cette maison, je ne pense pas qu’il y revienne.
- Tu crois vraiment ce que tu dis ? Je pense plutôt qu’il va fouiller toutes les maisons et qu’après être passé chez la sœur de Marc, c'est ici qu'il va venir.
Il me prit dans ses bras pour me rassurer, mais je savais parfaitement que lui aussi pensait la même chose et qu’il disait ça uniquement pour tenter d'apaiser un peu mon inquiétude.
  • J’ai confiance en toi et en Jim. Je sais que quoi qu’il arrive tu viendras me sauver.
  • Bien sûr, je ne veux pas te perdre.
Après cette conversation nous avons décidé d'essayer de dormir. Le lendemain matin, je me rendis compte que Sam n’était plus dans le lit. Je sortis en courant de la chambre et fit le tour de la maison : il n’y avait personne. Je remonta en courant pour aller réveiller Jim.
  • Jim réveillez-vous Sam n’est plus là.
  • Quoi ? T’as regardé partout ?
  • Mais oui, je viens de faire le tour de la maison.
  • D’accord, laisse-moi une minute pour m’habiller, on se rejoint en bas.
  • Allons-y, il ne faut pas perdre de temps, on ne sait pas depuis quand il a été enlevé.
  • Je le savais, je lui ai dit hier soir, je sentais que nous n'étions pas en sécurité dans cette maison.
  • Ne t’en fait, pas on va le retrouver.
  • Je sais qu’on va le retrouver ! C’est ce qui va se passer ensuite qui me fait peur.
Sur ces mots nous arrivâmes devant le caveau, Jim me regarda et dit :
  • Prêtes à affronter le type le plus cruel de toute la planète ?
  • Pas vraiment, mais je tiens à sauver mon meilleur ami.
- Allons-y.
Lorsque nous arrivâmes sur le balcon le diable était en train de lui faire passer des tests.
  • Jim qu’est ce qu’on fait maintenant ? Il faut le sortir de là.
  • Pas de panique, pour l’instant il s’en sort bien.
  • Il n’y a pas moyen qu’on essaye de descendre encore un peu !
  • Non ce serait…
  • Oh mais si, vous pouvez descendre, venez je vais vous y conduire.
C’était son esclave qui venait d’arriver, il devait sûrement nous chercher.
  • Maître, regardez qui je vous ramène.
  • Oh ! Regarde Sam, tes amis sont venus à ton secours. C’est dommage vous arrivez un peu tard, s'il réussit cette épreuve je le garde, et il deviendra mon successeur.
  • Jamais il ne vous succédera ou il faudra me tuer avant.
  • Pas de problème, ce n’était pas prévu, mais un peu plus de mort ne me dérangera pas. Enferme-les dans une cage, je m’occuperais d’eux plus tard.
  • Ne leurs faites pas de mal, cria Sam, qui venait de sortir du labyrinthe de verre dans lequel il avait été enfermé.
  • Quoi ? Tu es déjà là ?
  • Cela vous étonne ? Laissez-les partir, ils n’ont rien à voir avec tout ça.
  • Et pourquoi je les laisserais partir ? Donne-moi une bonne raison de le faire.
  • Si vous les relâchez, je ferais tout ce que vous voulez.
  • Non ne fait pas ça ! criais-je en le suppliant.
  • Je n’ai pas le choix !
  • Sam, on à toujours le choix, pense à Luther ne fait pas la même bêtise, ajouta Jim pour essayer de le raisonner.
  • Je crois que j’ai une idée.
Il se tourna vers le diable et lui dit :
  • Monsieur, se pourrait-il que vous m’accordiez quelque chose ?
  • Cela dépend de ta proposition.
  • Une partie d’échec, et un tournoi d’épée vous tente ?
  • Hum ! Détails un peu, tu m'intéresses.
  • Et bien, on fait une partie d’échec. Si vous gagniez, je reste, mais vous les libérez, si la partie est nul on fait un duel à l’épée, avec les mêmes conditions.
  • Ah ! Tu cherches à gagner du temps, mais tu ne m’auras pas comme l’autre, j’impose l’endroit.
  • Comme vous voudrez, cela ne me pose aucun problème.
Je savais qu’aux échecs Sam était imbattable, on avait fait des tas de parties ensemble et je n’en avais jamais gagnée une seule, mais en ce qui concerne le combat à l’épée j’ignorais s'il savait ce qu’il faisait. Même si, après tout, c’était un génie, je devais juste lui faire confiance. Sauf que, même en sachant cela, j’avais peur que Sam rate son coup. Jim essaya de me rassurer, mais rien n'y faisait. La partie d’échec commença, un long et pénible silence s’installa ; Elle dura des heures, pour aboutir à une nullité. Le diable était en colère, il cria, ses cris résonnaient dans le caveau.
  • C’est impossible, jamais s’est arrivé ! Comme as tu fais ?
Samuel ne répondit pas, il n’en eu pas vraiment le temps car le diable venait de faire un grand trou au milieu du caveau. Le trou se rempli de lave pendant que le diable souriait. Il fit un pont entre les deux extrémités, sauf qu'il était à moitié détruit, comme nous l'avait dit la femme de Luther, ce qui le rendait très instable.
  • Alors, tu es près à perdre ce combat ?
  • Et bien, je ne sais pas, avant de savoir qui va perdre il faut d’abord combattre.
  • Ah, ah ! Ne sois pas si arrogant tu risquerais de le regretter.
Il jeta à Sam une épée, et le fit avancer jusqu’au milieu du pont, là où il était le moins stable. Le combat commença, Sam se débrouillait plutôt bien, mais le diable aussi était très doué. Le pont commençait à s’effondrer un peu plus par endroit, on voyait parfaitement les pierres s'en aller les unes après les autres.
  • Samuel, fait attention, le pont s’effondre !
  • Ne lui parles pas, laisse le se concentré, me dit Jim qui ne les quittaient pas des yeux.
  • Mais le…
  • Il sait ce qu’il fait.
Soudain, sans savoir comment s’était arrivé, le diable était au sol. Sam se tenait au-dessus de lui, son épée pointé sur le cou du diable. Mais le pont continuait de s’écrouler par endroit et certains morceaux sous le diable se décrochaient.
  • Sam, ne restes pas là, le pont s’écroule !
Il fit un pas de coté, là où le pont était à peu près solide, puis frappa un grand coup de l’autre coté, et fit tomber le diable dans la lave sans qu'il n’eut le temps de réagir. On l’entendit crier pendant qu'il se faisait lentement brûler par sa propre création. Puis, il se fit ensevelir, et il disparut. Son employé cria, et commença à s’approcher de nous en disant :
  • Je vais vous tuer !
Il n’eut pourtant pas le temps d’arriver jusqu'à nous, qu'il fut réduit en cendres. Samuel couru vers nous, la porte de la cage s’ouvrit puis je sauta dans les bras de mon ami.
  • J’ai eu tellement peur.
  • Tout va bien maintenant, c’est fini, me dit-il dans un murmure.
  • Dites, si on sortait d’ici.
Après avoir passé la porte du caveau, il disparut.
  • Hé, pourquoi il a disparu ?
  • Je pense que c’était une création du diable et comme il est mort, son œuvre s’en va.
  • C’est quand même bizarre. Et l’autre, pourquoi il a été réduit en cendres ?
  • Tu ne devrais pas te poser autant de question, le plus important c’est qu’il soit mort et que nous soyons tous en vie.
  • C’est vrai, vous avez raison Jim.
On fit quelques pas dans la ville, et Jim rentra chez lui. Avant de partir il dit :
  • Vous pourrez quand même passer me voir de temps en temps, si le cœur vous en dit.
  • Oui, bien sûr, qu’on viendra vous voir.
Sam et moi continuions à marcher dans la ville, main dans la main, comme si jamais rien de tout ça ne s'était produit, tout de même très heureux que cela soit enfin fini.
Voilà, l’histoire s’arrête là. Après ça, nous avons reprit une vie normale, enfin façon de parler, car il se passera toujours des choses étranges ici même si personnes ne sait pourquoi. Cela restera un mystère. Mais, je crois que le plus grand des mystères est de savoir comment l’employé du diable à été réduit en cendres après la mort de son maître. Peut être qu’il n’était qu’une création tout comme le caveau, qui sait ? C’est une question qui n’aura jamais de réponse, et c’est sûrement mieux ainsi.


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